La Mouette est une comédie, écrit Tchekhov. Une comédie dans laquelle, pourtant, la mort frappe comme la foudre, et qui s’achève sur ces mots : « Il y a que Konstantin vient de se tuer ».
LA MOUETTE
La Mouette est une comédie, écrit Tchekhov. Une comédie dans laquelle, pourtant, la mort frappe comme la foudre, et qui s’achève sur ces mots : « Il y a que Konstantin vient de se tuer ». Annoncée un instant avant le tomber du rideau, la mort de Treplev ne sera à jamais suivie que de silence, et entourée de mystère. On pourra dire qu’il meurt d’avoir définitivement perdu Nina, ou de ne pas avoir réussi à être l’artiste qu’il rêvait de devenir. Je formule une troisième hypothèse, qui n’exclut d’ailleurs ni la première, ni la deuxième.
Le drame de Treplev a quelque chose à voir avec la tragédie d’OEdipe. Avant que Trigorine n’entre dans la vie d’Arkadina, Treplev et sa mère vivent seuls. Sans père. Tchekhov insiste tout au long du texte sur la grande beauté de cette femme de quarante-trois ans, mais aussi sur sa fraicheur. Dorn ne prétend-il pas qu’elle paraît plus jeune que Macha, âgée seulement de vingt-deux ans ? Et si Treplev était amoureux de sa mère ? S’il la désirait ? Si, même, la relation avec Nina – qui rêve de devenir l’actrice qu’est Arkadina – pouvait être envisagée comme une forme de transfert, ou le moyen tout à la fois de vivre et de contourner le tabou ? L’objectif premier de cette adaptation de La Mouette est d’explorer la relation fils/mère, et d’écrire l’amour fou d’un fils pour sa mère. L’amour fou, et la douleur : Treplev est mal aimé, ou trop peu, ou pas comme il le souhaiterait.
Dans la pièce, le projet réformateur de Treplev ne sera donc pas sans lien avec l’intime. Avec sa mère en particulier, et avec l’amant de celle-ci qu’il jalouse autant qu’il méprise.
mise en scène Cyril Teste • d’après Anton Tchekhov • traduction Olivier Cadiot • avec Vincent Berger, Olivia Corsini, Katia Ferreira, Mathias Labelle, Liza Lapert, Xavier Maly, Pierre Timaitre, Gérald Weingand • collaboration artistique Christophe Gaultier et Marion Pellissier • assistanat à la mise en scène Céline Gaudier • dramaturgie Leila Adham • scénographie Valérie Grall • création lumière Julien Boizard • création vidéo Mehdi Toutain-Lopez • images originales Nicolas Doremus et Christophe Gaultier • création vidéos en images de synthèse Hugo Arcier • musique originale Nihil Bordures • ingénieur du son Thibault Lamy • costumes Katia Ferreira assistée de Coline Dervieux • direction technique Julien Boizard • régie générale Simon André • régie plateau Guillaume Allory, Simon André, Frédéric Plou ou Flora Villalard • régie lumière Julien Boizard ou Nicolas Joubert • régie son Nihil Bordures, Thibault Lamy ou Mathieu Plantevin • régie vidéo Baptiste Klein, Pierric Sud ou Mehdi Toutain-Lopez • cadreurs-opérateurs Marine Cerles, Nicolas Doremus, Christophe Gaultier ou Paul Poncet • administration, production et diffusion Anaïs Cartier, Florence Bourgeon et Ludivine Rhein • relations presse Olivier Saksik accompagné de Manon Rouquet • © photos Simon Gosselin • © vidéo Andréa Fernandez – Gestuelle
Certaines vidéos de Hugo Arcier sont extraites de De rerum natura. Le décor a été construit par Artom Atelier. Les images sont assemblées et diffusées avec le media server Smode.
Production Collectif MxM • Avec la Fondation d’entreprise Hermès dans le cadre de son programme New Settings • Coproduction Bonlieu Scène nationale Annecy, Théâtre du Nord CDN de Lille Tourcoing Hauts-de-France, Printemps des Comédiens-Montpellier, TAP-Théâtre Auditorium de Poitiers, Espace des Arts Scène nationale de Chalon sur Saône, Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines-Scène Nationale, Comédie de Valence-Centre dramatique national Drôme Ardèche, Malraux, Scène nationale Chambéry-Savoie, Le Grand T, Théâtre de Loire-Atlantique, Théâtre Sénart-Scène nationale, Célestins-Théâtre de Lyon, Scène Nationale d’Albi, Le Parvis Scène nationale Tarbes Pyrénées, Théâtre Vidy, Lausanne, CDN Orléans Centre-Val de Loire, La Coursive Scène nationale de La Rochelle • Avec la participation et le soutien du Fonds de dotation Francis Kurkdjian, du DICRéAM, de Smode Tech, du programme de coopération territoriale européenne INTERREG V France-Suisse dans le cadre du projet PEPS Annecy-Chambéry-Genève-Lausanne, du Théâtre Monfort, de la Maison Jacques Copeau
Remerciements Jacqueline Berthier, Mireille Brunet-Hermet, Jean-Pierre Dos, Ivan Grinberg, Joël Jouanneau, Michel Labelle, Béatrice Picon-Vallin, Olivier Schnoering
A notre compagnon Hervé Blanc